Voyager en avion avec un jeune enfant atteint de diabète de type 1

Voyager en avion avec un jeune enfant atteint de diabète de type 1

Samedi, Octobre 26, 2024

notre expérience et conseils pratiques

Partir en voyage, c’est toujours un mélange d’excitation et de préparation minutieuse. Mais lorsqu’on voyage avec un enfant atteint de diabète de type 1 et un bébé, la liste des choses à prévoir prend une toute nouvelle dimension. Récemment, nous avons fait notre premier vol depuis le diagnostic de diabète de notre fils de cinq ans, Oscar, pour rejoindre l’Espagne. Voici un retour d’expérience qui, nous l’espérons, aidera d’autres familles à aborder le voyage aérien avec un peu plus de sérénité.

Nos appréhensions avant le départ : douane, bagages et matériel médical

L’une de nos premières sources d’inquiétude concernait le passage à la douane. Nous avions lu qu’il fallait déclarer les liquides médicaux, comme l’insuline, et nous avions peur de voir notre matériel de diabète minutieusement inspecté. En plus de ce stress, il nous fallait aussi gérer les bagages, une véritable logistique en soi !

Nous avions réservé avec EasyJet, qui inclut un petit bagage cabine à glisser sous le siège pour chaque passager. En plus de cela, nous avons opté pour une valise cabine supplémentaire et deux grands bagages en soute (23 kg chacun) pour transporter tout ce qui est nécessaire pour Oscar et notre bébé. La question s’est même posée : les compagnies aériennes proposent-elles des dérogations pour les familles voyageant avec des enfants ayant des besoins particuliers ? Nous n’avons pas trouvé la réponse en ligne et n’avons pas eu le temps d’appeler pour vérifier – une information à creuser pour nos prochains voyages !

Passage à la douane : organisation et adaptation

Finalement, le passage à la douane s’est révélé moins compliqué que prévu. Les agents ont surtout demandé à voir les liquides, donc nous avons dû sortir l’insuline et les glaçons de la glacière. À l’aller, nous avions réparti les éléments entre deux sacs : une valise pour le matériel de diabète et une autre pour la nourriture (y compris le lait du bébé et le resucrage d’urgence). Cette organisation, bien qu’elle semblait judicieuse, s’est avérée peu pratique. Il nous fallait déballer deux de nos trois bagages pour sortir ce qu’ils demandaient, ce qui alourdissait les procédures de contrôle.

Pour le retour, nous avons donc regroupé tout ce qui pouvait nécessiter une inspection dans un seul bagage. Cette solution nous a permis de gagner en efficacité. À noter : Oscar a tout de même été fouillé au corps puisque sa pompe a déclenché l’alarme. Une étape en plus, mais que nous avions anticipée.

En cabine : anticipation du matériel de diabète

En cabine, nous avons pris soin d’emporter tout le matériel de diabète en quantité largement suffisante. Nous avions le double, voire le triple de ce qu’il aurait fallu pour la semaine, y compris une pompe de secours, commandée plusieurs semaines à l’avance. Avec le diabète, mieux vaut être trop prévoyant que pas assez !

Gestion des appareils électroniques en vol

Dans l’avion, un nouveau défi s’est rapidement présenté : la gestion des appareils électroniques. En activant le mode avion, la connexion entre la pompe et le téléphone s’interrompt, il faut donc penser à réactiver le Bluetooth manuellement pour conserver la boucle fermée durant le vol. À l’aller, nous avions pris la précaution de désactiver la boucle fermée de la pompe avant de passer en mode avion, pensant que cela faciliterait la reconnexion. Malgré cela, la synchronisation avec nos téléphones est restée inactive durant plusieurs heures.

Il a finalement fallu déconnecter l’application CamAPS, effacer le cache et redémarrer le téléphone d’Oscar avant que le suivi de glycémie ne revienne sur nos appareils. Cette procédure a rétabli la connexion, mais une particularité de ce vol est venue brouiller un peu plus les pistes. En raison de mauvaises conditions météo, l’équipage a exigé que tous les appareils soient complètement éteints pendant les 15 à 20 minutes d’approche finale, ce qui ne nous a pas permis de déterminer si c’était le mode avion ou le redémarrage qui avait perturbé l’application. En revanche, ayant déjà expérimenté des redémarrages de téléphone (suite à un manque de batterie, par exemple) sans autant de tracas, nous suspectons que le mode avion ait davantage influencé ce dysfonctionnement.

Pour le vol retour, nous avons anticipé et expliqué la situation à l’hôtesse, qui nous a discrètement indiqué que, sauf consigne particulière, il nous serait permis de garder un téléphone allumé sans activer le mode avion, y compris pour le décollage et l’atterrissage. Si vous vous trouvez dans une situation similaire, nous vous recommandons d’en discuter avec le personnel de cabine pour voir si cette solution est envisageable.

Gestion de la glycémie en vol

Une des complications imprévues a été la gestion de la glycémie en vol, qui est restée plutôt haute. Entre un réveil à 3h du matin, l’excitation de prendre l’avion, et un petit-déjeuner d’aéroport peu équilibré, nous n’avons pas pu éviter l’hyperglycémie. À noter toutefois que, malgré ce petit inconvénient, la situation n’a jamais été critique.

Bilan du voyage : anticiper, organiser et rester flexible

En fin de compte, notre premier voyage en avion avec Oscar et son diabète de type 1 s’est globalement bien déroulé. Le diabète nécessite une anticipation et une organisation accrues, mais ce voyage a prouvé qu’avec un peu de préparation, il est tout à fait possible de voler avec un enfant diabétique sans trop de complications.

Voyager sans décalage horaire, comme dans notre cas, facilite probablement les choses. Nous nous demandons toutefois si l’expérience serait plus complexe lors d’un voyage aux États-Unis, avec le décalage horaire et un vol de plus longue durée. Ce sera un défi pour plus tard, mais pour le moment, nous gardons en tête que l’essentiel est d’anticiper, de rester flexible et de ne pas hésiter à demander de l’aide.

Si vous vous apprêtez à voyager avec un enfant atteint de diabète de type 1, ne laissez pas le stress vous arrêter. Oui, cela demande un peu plus de préparation, mais c’est tout à fait faisable, et l’aventure en vaut vraiment la peine !

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