Emmener le diabète au Futuroscope

Emmener le diabète au Futuroscope

Mardi, Août 12, 2025

Il est temps de faire un petit bilan de notre expérience du diabète en parc d’attractions.

En deux ans, nous avons déjà eu l’occasion de tester plusieurs destinations en compagnie de notre fidèle colocataire : 2 fois Europa-Park (Allemagne), 1 fois Legoland (Allemagne), et plus récemment le Futuroscope (France).

Voici donc un petit retour d’expérience et quelques astuces pratiques à partager.

Avant tout, voici ce que nous emportons systématiquement :

Dans un sac d’urgence, laissé à l’entrée dans un casier : au moins 2 cathéters de rechange, une cartouche d’insuline, le stylo, du matériel de secours. Sur nous, dans une banane : un kit de glycémie capillaire, des sucres rapides et lents (beaucoup !) et une petite balance à dynamo. Cette organisation nous permet d’avoir l’essentiel à portée de main, sans trop nous charger.

Jusqu’à présent, nos journées en parc ont été plutôt sereines sur le plan glycémique, notamment grâce à l’activité physique soutenue (marche, attente…). Bien sûr, cela demande quelques ajustements.

Oscar est équipé d’une Ypsopump en boucle fermée. Lors des journées en parc, nous posons le cathéter à l’avant de la cuisse : moins de risques d’arrachage et plus de confort sur les attractions. Le téléphone (essentiel au système) est protégé sur les attractions aquatiques, soit sur nous, soit dans une pochette étanche (celle de Décathlon, au rayon paddle, est vraiment top).

Pendant les files d’attente, nous vérifions régulièrement la glycémie et donnons à Oscar des sucres lents en petites quantités (5 à 10 g de glucides), dès qu’il passe sous les 7 mmol/L*. Chez nous, cette stratégie marche très bien : activité physique + grignotages réguliers = équilibre trouvé !

Nous ne programmons pas de mode sport ou "ease-off" car dans notre cas, la boucle gère bien sans.

Zoom sur le Futuroscope (Poitiers, France)

Nous avons visité le Futuroscope pendant notre séjour en camping dans le Val de Loire, et avons fait une demande de pass PSH (Personne en Situation de Handicap). Ce pass, proposé par le parc, concerne les personnes atteintes de diabète de type 1, de troubles du spectre de l’autisme, de déficiences auditives ou visuelles, de troubles moteurs, etc.

Je sais que le sujet du diabète et du handicap fait débat. Certains ne considèrent pas le DT1 comme un handicap, d’autres oui. Ici, je ne cherche pas à trancher la question, simplement à partager notre choix et notre expérience.

Ce pass permet au visiteur concerné + 4 accompagnants d’accéder à la file prioritaire (moins de 5 min d’attente), une seule fois par attraction majeure. C’était notre première fois avec ce pass. Mon ressenti ?
C’est agréable, bien sûr, de ne pas attendre. Mais… on perd aussi un petit quelque chose. Les files d’attente sont souvent immersives, pleines de décors, de sons, de mises en ambiance qui font partie de la magie.En les "sautant", l’attraction semble parfois plus courte, moins immersive. C’est un peu comme rater l’intro d’un film.

Et cette question épineuse : le diabète est-il un handicap au point d'obtenir un laissez-passer?

Franchement ? Je ne suis pas habilitée à donner une réponse objective. Mais nous avons accueilli ce pass non pas comme un dû, mais comme un geste symbolique. Un petit cadeau fait à notre enfant, qui se bat chaque jour (et chaque nuit) avec une maladie chronique très présente. Le Futuroscope a, à sa manière, salué ce courage, en lui offrant un peu plus de facilité, un peu plus de douceur, le temps d'une journée. Et ça, ça mérite d’être souligné.

Tout est question de perspective. Chacun voit les choses différemment. L’essentiel est de faire ce qui vous semble juste. En résumé, nous avons passé une très belle journée.

Oui, nous avons "raté" un peu de la magie des files. Mais nous avons aussi reçu beaucoup de bienveillance, un regard attentif, et un accueil valorisant. Comme souvent, la vie est une succession de choix. On ne peut pas tout avoir. Mais on peut décider ce qui compte le plus.

Alors si vous hésitez encore à emmener le diabète dans un parc d’attractions : foncez !

Avec un peu d’organisation et beaucoup de douceur, c’est tout à fait possible.

*Valeur ajustée à Oscar. À adapter en fonction de chaque personne

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